
Pour ce faire, il vagabonde dans tout le Japon sur son fidèle Mikkazuki (un vélo) afin de s'instruire et d'assimiler toujours plus de connaissance.
Sous ses airs d'ingénu, Kintaro est un véritable génie : diplômé très jeunede l'université de droit de Tokyo, il se refuse à emprunter l'avenir radieux qui s'offre à lui et préfère expérimenter tous les petits boulots qui lui tombent sous la main.

Une œuvre sexiste
Au-delà de son personnage charismatique à souhait et de sa réalisation impeccable, qu'est-ce qui a pu créer l'indéniable succès qu'a rencontré GB à sa sortie en DVD ? Son humour particulièrement macho et sexy. Les patrons de Kintaro sont souvent des femmes fatales, qui le sous-estimeront à tort à cause de ses airs naïfs et son côté lubrique. Il faut dire que ces dames ont souvent des arguments de taille, en plus d'être extrêmement aguicheuses… Après tout, ce pauvre Kintaro ne fait que répondre à ses pulsions masculines ! Il faut admettre que sa passion dérangeante pour les toilettes peut rebuter…
Le schéma est à chaque fois le même : on suit notre vagabond dans ses voyages et ses péripéties, il travaille, fait une erreur qui cause son renvoi ou il se fait enguirlander et soudain… un retournement de situation aussi improbable qu'ingénieux de sa part parvient à ravir le cœur de ces superbes dames plantureuse, hautaines et méprisantes.

Cette mécanique bien rodée ne s'applique pas pour le second et le dernier OAV qui font figures d'exceptions mais Kintaro ne cessera jamais tout au long du manga de tomber dans ce gimmick scénaristique. Il faut admettre qu'il est délectable de voir ces créatures tantôt dévorées par l'ambition, tantôt manipulatrices ou fleur bleue, tomber des nues face aux exploits (parfois inhumains) de notre « étudiant de l'école de la vie ».
Il est donc nécessaire de prendre cet animé avec beaucoup de second degré évidemment : les féministes seront outrées de voir ces héroïnes de caractère courir après notre héros, lui vouant immédiatement un amour éternel après avoir reconnu leurs erreurs. C'est à croire que Tetsuya Egawa a fait face à de nombreuses déceptions amoureuses dans sa vie et qu'il a voulu se « venger » à travers son récit. Il ne s'agit là que d'une pure supposition bien sûr.
Un vrai message

Pour en revenir aux idées du mangaka, elles sont particulièrement intéressantes. Enseignant en mathématiques, il reste assez affligé par le système de l'enseignement japonais. Pour lui, l'intelligence ne se résume pas à apprendre bêtement par cœur les cours fournis par nos professeurs. L'intelligence, la vraie, c'est celle qui est source de créativité, celle qui éveille notre curiosité. De même, un bon professeur devrait être capable de nous transmettre cette envie d'apprendre, toujours selon Egawa.
C'est probablement dans cette optique qu'a été créé Kintaro. Même après l'obtention de son diplôme et la fin de ses études, ce jeune homme s'obstine à aller de découverte en découverte. Notre héros représente donc à lui tout seul l'idéal que se devrait d'atteindre le système éducatif japonais : il est curieux, créatif et désireux d'en apprendre toujours plus.
Si GB ne semble pas avoir réussi sur cet aspect, il remplit en revanche très bien son contrat de pur divertissement. Voilà une œuvre qui requiert toute votre attention : c'est culte, drôle et bien réalisé ! Bref, un « must see ».
Apprendre ! Étudier ! Travailler ! L'acheter !
Le coffret est disponible chez Dybex pour une trentaine d'euros. A l'inverse du manga qui fait rarement l'unanimité, ces OAV sont une valeur sûre.
Jetez-vous dessus sans hésiter : vous ne serez pas déçus !
Cet article est disponible sur le blog otakritik.
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