Jirô Taniguchi fait partie de ces auteurs au style reconnaissable entre mille, à l'instar de Miyazaki, Adachi ou pour citer un mangaka plus récent, Urasawa. C'est dans les années 70, alors qu'il n'est qu'un assistant, qu'il va trouver son influence dans des BD européennes, fortement marqué par leur dessin varié et leur détail de l'environnement. Son œuvre hétéroclite regorge de nombreux points communs, à commencer par ses héros profondément humains, son découpage européen, mais aussi et surtout le soin tout particulier qu'il attache à l'environnement où évolue ses protagonistes. Emprunts de réalisme et foisonnant de détails généreux pour les yeux, « L'homme qui marche » ne se lit pas, il se regarde, s'admire sous tous les angles, pour notre plus grand bonheur.
Le plaisir des choses simples

Notre société de consommation, nos carrières, notre vie en général nous font parfois oublier que le bonheur ne tient qu'à peu de choses. Un enfant s'émerveille de tout et de rien. Ne vous rappelez-vous plus le plaisir que vous éprouviez dans vos jeunes années à aller courir dans un parc avec votre maman ? Une fois qu'on a lâché quelques minutes son ordinateur et qu'on prend le temps d'aller mettre son nez à l'extérieur, n'est-ce pas vivifiant de flâner ?
Il s'agit là du message que tente de délivrer Jirô Taniguchi : faire un retour aux sources est essentiel. Le monde qui nous entoure est beau, plus beau que chez nous, plus grand que Versailles, plus vaste que la rue qui fait face à votre habitat. Une ode à l'idyllique jardin du monde que nos yeux ne voient parfois plus, « L'homme qui marche » se pose en observateur d'un univers qui va trop vite et où le petit détail fait toute la différence.

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